Février-mars: trois vagues d'harmattan sableux, pffff !...

2015 02 27 matin, depuis le pont Faidherbe: les quais de l'île patrimoniale et le Bou el Mogdad dans le fog saharien...
/ © Photo par Sidiki B. O. pour Ornithondar

Voir aussi ICI sur Facebook, 2015 02 27

* Du Tchad à l'Atlantique via le Ferlo et la vallée du fleuve Sénégal-

23 mars, Journée mondiale de la météo.
Le 29 mars au crépuscule, dans le taxi qui m'emmenait sur l'île de Ndar:
- Il a fait bien chaud, aujourd'hui. Et poussiéreux, dis-je...
- Normal, avec la mauvaise saison des pluies, il n'y a pas d'herbes au sol pour retenir le sable quand le vent se lève !

On devait s'y attendre: après une mauvaise mousson, la saison sèche est immanquablement poussiéreuse et... sèche... Le tapis herbacé, quand il a existé, a vite été avalé ou piétiné par le surnombre des bovins. Et quand l'harmattan survient à la mi-novembre dans l'hinterland, plus tard sur notre littoral sénégalais, le moindre souffle d'orient soulève ses embruns de sables. Il faut imaginer le parcours de ce vent d'est et ce qu'il peut charrier si les conditions au sol lui sont favorables: l'harmattan, ce vent de la saison sèche indissociable du Sahel avec une influence sur toute l'Afrique occidentale jusqu'au Golfe de Guinée... L'harmattan, vent mythique, saloperie de vent, troublant les horizons et les cieux, transportant toutes les particules et autant de germes, dont, entre autres poisses, la mortelle méningite spino-cérébrale*1... Né dans le Djourab tchadien, il balaye plus de 4 500 kilomètres de steppes d'est en ouest, plutôt en diagonale, avalant le peu de bonnes terres pour les jeter à l'Atlantique, ou par-dessus l'immensité océane les offrir comme oligo-nutritifs à la forêt guyanaise et amazonienne, en Amérique du sud*2 - c'est un comble !

*1 Lire Fratmat.info (Côte d'Ivoire), 2014 12 13


Ci-dessus: 2015 02 26 & 28, les bourrasques d'harmattan, du Sénégal à l'Atlantique ! 
Point rouge = Saint-Louis-du-Sénégal / © Photos NASA
- Cliquer sur les photos pour agrandir -

Dans la vallée et le bas-delta du fleuve Sénégal, c'est une saison sèche climatiquement déréglée, en plus de la... sécheresse... Les alizés marins sont plus faibles que les vents d'harmattan, la fraîcheur côtière ne résiste pas aux assauts des mini-crises caniculaires venues de l'intérieur... On ne compte plus les sautes d'humeur du 'fameux' climat saint-louisien. On  se lamente des poussées répétitives et tardives de l'harmattan: pas moins de trois vagues en un mois et demi, depuis fin février, succédant à un mois de décembre déjà fort tourmenté (cf. photos ci-dessous) ! Celle des 26 et 27 février est des plus spectaculaires - les satellites de la NASA ont parfaitement saisi la progression des rideaux de sable qui ont déferlé sur le Sénégal, ses Grande et Petite Côtes puis l'Atlantique jusqu'aux îles du Cap-Vert (cf. photos ci-dessus). Dernier en date des rezzous sablonneux, les 29 et 30 mars - hier... Aujourd'hui, le vent est tombé, il fait lourd: dans la cuisine, l'assiette de plastique qui couvrait le poisson à décongeler n'a pas tenu le choc thermique: froid en dessous, inhabituellement chaud au-dessus... Le couvercle a craqué !

Voir d'autres photos sur Facebook, 2015 02 27

* Voir: Suivi de la production végétale 2014.pdf, in Centre de Suivi Écologique (CSE), Dakar novembre 2014
Ainsi que: Reliefweb.int/sites//Senegal2014.pdf 

Ci-dessous: 2014 12 28 à Saint-Louis-du-Sénégal 
dans le brouillard d'harmattan: l'ex gare ferroviaire et le marché de Sor, le fleuve et le pont Faidherbe, l'île patrimoniale de Ndar 
/ Courtesy © Photos par Eddy Graëff pour Saintlouisdusenegal et Ornithondar

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