12, cryptiques, le courvite de Temminck et l'oedicnème tachard

2014 01 12 13h20, oedicnème tachard, cryptique dans les brousses de Tieudém peuhl... / Photo par Frédéric Bacuez

2014 01 12:
* Zone-tampon entre cuvette du Ndiaël et Trois-Marigots -

Dans les brousses sèches où l'herbe jaune craque et les épineux gris lacèrent, nous observons aujourd'hui deux espèces de petits échassiers afrotropicaux pas toujours aisés à repérer tant ils se confondent parfaitement avec leur environnement: je parle ici de l'oedicnème tachard (burhinus capensis, spotted thick-knee) et du courvite de Temminck (cursor temminckii, Temminck's cursor). Nous repérons d'abord un courvite adulte, en lisière d'un bosquet de tamarix senegalensis; puis un couple d'oedicnèmes, couché sous un autre tamarix, à l'heure chaude, à proximité d'un marigot encore en eau.

  • L'oedicnème tachard

2014 01 12, oedicnème tachard / Photo par Frédéric Bacuez













C'est le plus grand des oedicnèmes africains, et l'une des trois espèces* (sur quatre au Sénégal) présentes dans notre région sahélienne. Au contraire du commun burhinus senegalensis, répandu et anthropophile - particulièrement bavard au crépuscule jusque sur les terrasses des immeubles de Saint-Louis !-, l'oedicnème tachard - burhinus capensis de la race maculosus- est l'échassier par excellence de la brousse sèche et épineuse - avec l'outarde de Savile (lophotis savilei), un autre oiseau cryptique (voir ICI sur Ornithondar). Craintif, discret, il affectionne les zones couvertes de fourrés épars sous lesquels il passe la journée, souvent couché, immobile. Difficile d'observation, il n'est pourtant pas rare mais prendra vite la fuite s'il est dérangé, préférant courir, à vive allure, vers les profondeurs de la brousse dans laquelle son plumage mimétique aura tôt fait de le faire disparaître aux regards indiscrets. Cet oedicnème remonte vers les confins sahélo-sahariens en saison pluvieuse et gagne majoritairement des latitudes plus méridionales dès que la saison sèche s'intensifie.

* Oedicnème du Sénégal (burhinus senegalensis), afrotropical / Oedicnème tachard (burhinus capensis ssp. maculosus), afrotropical / Oedicnème criard (burhinus oedicnemus), paléarctique d'Europe occidentale et du Maghreb, hivernant peu abondant - en limite sud de son aire de dispersion

  • Le courvite de Temminck

2014 01 12, courvite de Temminck, adulte / Photo par Frédéric Bacuez













C'est l'une des trois espèces de courvites* pouvant fréquenter les plaines dégagées et sèches du Sénégal septentrional. Ce limicole est non seulement un excellent marathonien - comme son nom le suggère- mais aussi un nomade qui se déplace d'une région à l'autre du pays en fonction de la qualité de ses biotopes après la saison des pluies. Il est le plus fréquent des courvites mais aussi le plus prompt à se camoufler dans le 'décor' à la moindre alerte... En raison de ses déplacements incessants au sein de son aire de distribution subsaharienne, on pourra donc le rencontrer ici et là, parfois sur des sites surprenants - je l'ai observé sur un monumental rond-point d'un quartier périphérique en voie de construction, sur la rocade de la ville de Thiès !

A la fois le courvite de Temminck et le courvite isabelle !

C'est ici, entre la cuvette désertique du Ndiaël (au nord) et le couvert plus dense de l'aire patrimoniale des Trois-Marigots (au sud), dans cette zone-tampon qui associe une belle variété de paysages intermédiaires qu'on aura peut-être, comme nous, le bonheur d'observer à la fois le sahélo-soudanien courvite de Temminck (cursorius temminckii, ce 12 janvier) et le saharo-sahélien courvite isabelle (cursorius cursor, le 6 janvier dernier) !

* Courvite de Temminck (cursorius temminckii), afrotropical / Courvite à ailes bronzées (rhinoptilus chalcopterus), afrotropical / Courvite isabelle (cursorius cursor), paléarctique en limite sud de son aire de distribution

Lire aussi sur Ornithondar2014/01/6, sahariens dhiver au Ndiaël, le courvite isabelle et le sirli du désert

2014 01 12, courvite de Temminck adulte entre steppe sableuse et bas-fond de tamarix senegalensis / Photo par Frédéric Bacuez

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