21, une singulière 'amitié' entre un Courvite de Temminck et un Courvite isabelle, tandis que les Outardes de Savile chantent...

Courvite isabelle - cursorius cursor cursor, immature/subadulte: son ami de Temminck est à quelques mètres...
Arrière-pays du Gandiolais 2016 06 21, 18h50 / © Photo par Frédéric Bacuez

Ci-dessus:
à g., Courvite isabelle - cursorius cursor cursor, subadulte - à d., Courvite de Temminck - cursorius temminckii, adulte
Arrière-pays du Gandiolais 2016 06 21, 18h48 / © Photos par Frédéric Bacuez

* Arrière-pays du Gandiolais -

SOIR, 18h45, 2/2-
Avec Alix & Daniel Mignot

Suite à:
Dans le Gandiolais: une petite troupe mixte de Cursorius cursor subadultes et Cursorius temminckii adulte et juvénile, in Ornithondar 2016 06 20

Hier, Alix et Daniel Mignot nous faisaient part de leur découverte dans l'après-midi d'une petite troupe mixte associant des Courvites isabelles (cursorius cursor cursorcream-coloured courser) et des Courvites de Temminck (cursorius temminckiiTemminck's courser) dont au moins un juvénile émancipé (voir photo et notule ICI sur Ornithondar), sur les tannes asséchées de l'arrière-pays du Gandiolais. Mieux, leur surprise était grande d'observer d'insolites relations entre trois de ces Courvites: deux Isabelles et un Temminck. Alix et Daniel remarquaient surtout, avec étonnement et quelque imaginaire graveleux, un étrange ballet fait d'intérêt mutuel et même de complicité entre un tout jeune subadulte de cursorius cursor et un adulte de cursorius temminckii. Un troisième larron plus âgé, de Courvite isabelle, tentait de séparer les deux amis; en vain. En fin de journée du 20 juin, l'adulte Temminck continuait de suivre ostensiblement la/le jeune Isabelle, obnubilé, obstiné.

Avec le chant flûté de l'Outarde de Savile

Ce 21 juin en fin de journée, j'accompagne mes complices mais nous peinons à retrouver la troupe. Un adulte de vautour africain (gyps africanus, african white-backed vulture, bientôt sur Ornithondar) s'élève de temps à autre des bois nus et gris - il devient urgent que l'humidité, et inch'Allah la pluie reverdissent ces paysages désolés d'où tout tapis herbacé a été littéralement extirpé par le bétail pléthorique... En revanche, comme hier le chant saisonnier de l'Outarde de Savile (lophotis savilei, Savile's bustard) résonne dans la brousse et s'entend de loin ! Ce n'était pas encore le cas il y a une semaine. Pas moins de six à huit sifflets limpides, clairs, audibles même quand la voiture cahote hors-piste, y compris quand l'appel est émis à plusieurs centaines de mètres ! Rassurant quant à l'état de la population locale de l'ombrageux échassier.

Les amitiés particulières

Il est près de 18h45, les entrées maritimes affadissent la belle lumière de cette fin d'après-midi. La voiture de Daniel serpente entre les branchages et les buissons d'une zone dégradée. Au ralenti, aux aguets - sans doute l'influence d'ondes positives... Deux couples de Gangas à ventre brun (pterocles exustus, bientôt sur Ornithondar) refuseraient presque de s'écarter devant notre patrouille mécanisée. Tout près, eurêka ! Des Courvites ! Mieux, ce sont les deux amis Courvites qui nous tracassent tant - le/la Temminck expérimenté(e) et son/sa protégé(e) l'Isabelle inexpérimenté(e) (interprétation fantasmatique de l'Homme dominant). Aucun autre coureur dans les parages, ni cursor cursor ni cursor temminckii. Juste les deux compères, indissociables. Je le constate à mon tour avec stupéfaction: les deux oiseaux ne sont pas très farouches, beaucoup plus soucieux de la position géographique de l'autre que de la présence métallique de notre tank, à quelques mètres d'eux. Dès que l'un des Courvites prend ses pattes à son cou et cavale sur quelques mètres avant de stopper net, l'autre suit le mouvement et cherche à rattraper son alter-ego. Ainsi que le font traditionnellement ces deux espèces de Courvites, dès qu'ils s'immobilisent les deux oiseaux nous tournent le dos afin de rendre bien visible le masque contrasté de leur nuque - censé impressionner ou tromper l'éventuel importun, le prédateur... Le premier part à droite, le second vire aussi à droite. A gauche pour l'un, l'autre trottine vers la gauche ! A la fin, au bout de quelques minutes d'un extraordinaire duo synchronisé, les deux Courvites décollent à la suite et volent au loin, côte à côte dans les airs; pour se reposer à un ou deux kilomètres. Toujours ensemble.

Précédemment sur Ornithondar:

Ci-dessous:
Cursorius cursor cursor X Cursorius temminckii
l'amitié de deux Courvites d'espèce différente... 
Arrière-pays du Gandiolais 2016 06 21, 18h45-18h55 / © Photos par Frédéric Bacuez



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Galerie photos : le Traquet de Seebohm, du Maroc au Sénégal

Hyaenidae: appel à témoins...

Adieux : vole, maintenant, tonton Aïdara !